
UEF IN THE PRESS | C'est la soumission ou les États-Unis d'Europe!
We'd like to draw your attention to the article by the President of European Movement International and Former MEP Guy Verhofstadt, the President of the Union of European Federalists and Former MEP Domenec Ruiz Devesa, and Director of the Association Jean Monnet Olivier Védrine published in La Tribune de Geneve in French, with the title C'est la soumission ou les États-Unis d'Europe!
Une réflexion sur l’avenir de l’Europe par Olivier Védrine, Guy Verhofstadt et Domènec Ruiz Devesa.
Après un mois de présidence Trump, il est clair que les États-Unis ne sont plus nos alliés. Ses déclarations impérialistes sur le canal de Panama, le Canada ou le Groenland, ses menaces de guerres commerciales, son dialogue avec un dictateur responsable de la plus grave guerre d’agression en Europe depuis 1945, le prouvent.
Un axe Trump-Poutine
Après la tentative d’humiliation médiatique de Zelensky, les attaques contre la démocratie européenne et la présence des forces américaines sur notre continent, la fin de l’alliance transatlantique conclue par Churchill et Roosevelt face à la menace nazie est proche. Nous assistons à l’émergence d’un Axe Trump-Poutine hostile au droit international, au multilatéralisme et à la démocratie. Nous refusons la collusion avec Poutine pour imposer une solution qui légitime l’agression et ne garantit pas notre sécurité.
Ukraine, Russie
Que faire? D’abord, nous devons prendre conscience de la nouvelle réalité. Jusqu’à récemment, certains dirigeants de l’UE étaient dans le déni en se réfugiant dans le mantra atlantiste. L’Europe est seule, comme la Grande-Bretagne en 1940. Elle doit prendre ses responsabilités pour prendre en main son destin.
Nous devons intégrer l’Ukraine dans l’économie de l’UE, sauf dans l’agriculture, conclure un accord d’exploitation des terres rares et renforcer notre soutien. L’aide américaine, inférieure à celle de l’Europe qui est l’une des économies les plus fortes du monde, n’est pas irremplaçable. L’Allemagne doit livrer les missiles à longue portée Taurus. Nous devons supprimer toute restriction contre des cibles militaires russes conventionnelles, renforcer les sanctions contre la flotte pétrolière fantôme russe et utiliser les 200 milliards d’euros d’actifs financiers gelés de l’État agresseur.
Face à la menace, nous devons lancer un plan industriel européen financé par la dette commune et des ressources propres. Il s’agit de combler le déficit technologique, d’investissement et de compétitivité identifié dans le rapport Draghi, tout en renforçant notre industrie de défense, notamment par la création d’une banque européenne d’armement.
Mais face à ce défi existentiel, la production conjointe d’armements ne suffira pas. Nous devons créer une communauté européenne de défense avec la participation de l’Ukraine. Elle garantira notre défense territoriale, en tant que pilier européen de l’OTAN mobilisable indépendamment de Washington.
L’Europe au premier plan
Cela est possible avec les dispositions du Traité de Lisbonne sur la défense commune européenne et la coopération structurée permanente. Si les alliés de Trump au Conseil européen bloquaient cette proposition, un traité séparé intérimaire devra être conclu. Nous proposons par ailleurs de faire bénéficier de la dissuasion nucléaire tous les États membres volontaires pour participer au financement de l’arsenal français.
Parallèlement, nous devons renforcer notre union politique et démocratique, supprimer les veto nationaux et donner plus de pouvoirs au Parlement européen, grâce à une réforme fédérale des traités.
Que faut-il encore pour qu’une réaction se produise? L’arrivée de soldats russes à Varsovie? C’est soit les États-Unis d’Europe, soit la soumission.