An appeal from Ventotene: federation or vassalage?

03/09/2025
UEF in the Press
UEF

We would like to share here the opinion-editorial (OP-ED) signed by UEF President Domenec Ruiz Devesa, former EU HRVP Josep Borrell, and President of the International European Movement and former MEP and Prime Minister of Belgium Guy Verhofstadt published in the following newspaper:

Le Soir, entitled "An appeal from Ventotene: federation or vassalage?" - LINK HERE

BeMorgen, entitled "Europa hoeft echt geen Amerikaans protectoraat te worden" - LINK HERE

Politico, entitled "It should be clear by now that Trump isn’t, and never will be, an ally" - LINK HERE

Le Nouvel Obs, entitles "Union européenne : « Devenir un protectorat américain n’est pas inévitable " - LINK HERE

Quotidiano Nazionale, entitles "Federazione europea o vassalli nazionali" - LINK HERE

Informacion, entitles "Un llamamiento desde Ventotene: federación o vasalización" - LINK HERE

HotNews.ro, entitles "Ar trebui să fie clar până acum că Trump nu este și nu va fi niciodată un aliat" - LINK HERE


ARTICLE TEXT IN FRENCH (LE SOIR)

C’est devenu une tradition pour les pro-européens de commencer l’année politique européenne à Ventotene, où Spinelli a rédigé le projet de Manifeste pour une « Europe libre et unie ». Se souvenir de l’esprit de Ventotene n’a jamais été aussi urgent : notre Union apparaît dangereusement fragmentée et faible dans un environnement interne et externe hostile. Avec seulement 5 % de la population mondiale et un écart économique croissant avec les autres grandes puissances, l’Europe est non seulement confrontée à un monde d’empires continentaux, de la Russie de Poutine aux Etats-Unis de Trump en passant par la Chine de Xi Jinping, mais aussi à un risque réel de devenir la vassale de l’Amérique. Cela est devenu évident après les concessions non réciproques faites à Trump en matière de dépenses de défense et de commerce, et l’acceptation d’un rôle subalterne dans la gestion de la guerre en Ukraine. De plus, le rôle de l’UE dans les conflits à l’étranger est largement insignifiant, de Gaza au Haut-Karabakh, soit par manque de crédibilité internationale, soit par manque d’unité.

Sur le plan intérieur, la deuxième Commission von der Leyen a décidé, contre toute attente, de renoncer au Pacte vert, son projet phare de la première, comme si le changement climatique ne s’aggravait pas, et de présenter un cadre financier pluriannuel décevant, sans réelle augmentation et au détriment de la politique de cohésion pour financer de nouvelles priorités en matière de produits et de recherche de défense. Pendant ce temps, l’extrême droite populiste eurosceptique et europhobe, amie de Poutine et de Trump, n’a jamais été aussi forte au sein des Etats membres et des institutions de l’UE.

De vaines concessions faites à Donald Trump

Les dirigeants actuels de l’UE souffrent d’un manque de vision politique à long terme, de leadership, d’unité et de capacité institutionnelle. Pour l’instant, une alliance improbable de sympathisants de Trump et d’atlantistes nostalgiques semble dominer le Conseil européen et la Commission. Ainsi, la ligne commune qui prévaut jusqu’à présent consiste à flatter et à apaiser le président américain, dans l’espoir de limiter les dégâts, ce qui renforce notre dépendance politique, stratégique et même économique à l’égard de Washington. Cette stratégie est peu efficace, car pour Trump, les contrats ne lient que l’autre partie, jamais lui. Accepter de consacrer 5 % du PIB à la défense et d’acheter davantage d’armes et de gaz naturel américains n’a pas renforcé son engagement en faveur de la sécurité collective, ni évité les droits de douane punitifs, ni renforcé le soutien à l’Ukraine. Il s’agit en grande partie d’une affaire purement transactionnelle, fondée sur l’avancement des gains économiques américains, des contrats miniers aux ventes d’armes, et sur la chance. Paradoxalement, l’absence d’engagement sérieux de Poutine en faveur d’un règlement négocié empêche Trump de parvenir à un accord aux conditions de Moscou.

Opter pour une ligne plus émancipatrice

Il devrait être clair désormais que Trump n’est pas, et ne sera jamais, un allié. L’Amérique de Trump constitue un choc géopolitique, économique et culturel majeur pour l’Europe. Cependant, devenir un protectorat américain n’est pas inévitable. Une autre voie existe, compte tenu notamment de l’indignation générale de l’opinion publique face à la série de concessions et d’humiliations auxquelles nous assistons. Le renouveau d’une majorité pro-européenne au sein des trois institutions, et en particulier au Parlement européen, pourrait changer de cap, passant de la vassalisation à l’autodétermination de notre destin. Le Parlement a le rôle constitutionnel de contrôler la Commission et d’exiger une nouvelle orientation, puisqu’il détient le pouvoir de la censurer. Pour commencer, il a le pouvoir de bloquer la réduction des droits de douane sur les produits américains, une mesure certainement populaire auprès des électeurs. Il devrait l’utiliser, montrant ainsi que l’Europe est capable de résister au chantage.

Libérer l’Union des contraintes de l’unanimité

De plus, nous devons renforcer notre union politique, surmonter la vetocratie qui permet à Orban de bloquer l’aide militaire de l’UE à l’Ukraine et construire notre propre système de défense, indépendant des Etats-Unis et susceptible d’instiller la peur au Kremlin. Une fois de plus, ces décisions seront très populaires auprès de la plupart des citoyens européens. Comme l’a déclaré Draghi, nous ne deviendrons pas une puissance géopolitique uniquement fondée sur la relance de notre compétitivité et de notre marché intérieur. Nous devons devenir une union fédérale, libérée des contraintes de l’unanimité et du manque de compétences en matière de politique étrangère et de sécurité. Les principaux Etats membres devraient prendre l’initiative d’engager immédiatement un processus visant à activer la clause de défense commune et à réformer les traités, en collaboration avec le Parlement, qui détient le droit de veto sur le budget. Sinon, une coalition de pays volontaires devrait lancer une nouvelle « Communauté européenne de défense », dotée d’une dimension parlementaire et budgétaire, et ouverte à tous les Etats membres souhaitant y adhérer. Si aucune mesure n’est prise et que nous attendons la prochaine crise pour improviser des décisions difficiles, l’Europe risque de mourir en tant que projet politique.


ARTICLE TEXT IN NETHERLAND (BEMORGEN)

Het zou inmiddels duidelijk moeten zijn dat Trump niet onze bondgenoot is en dat ook nooit zal worden

Guy Verhofstadt is oud-premier en voorzitter van de Europese Beweging Internationaal, Josep Borrell Fontelles gewezen hoge vertegenwoordiger voor de EU voor Buitenlandse Zaken en Veiligheidsbeleid, en Domènec Ruiz Devesa voormalig Europarlementslid en voorzitter van de Unie van Europese Federalisten. Ze betreuren het dat de huidige EU-leiders lijden onder een gebrek aan langetermijnvisie, leiderschap, eenheid en institutionele capaciteit.

De Europese Unie lijkt gevaarlijk gefragmenteerd en zwak te staan, door zowel interne verdeeldheid als externe vijandige krachten.Met slechts 5 procent van de wereldbevolking en een groeiende economische kloof met andere grootmachten staat Europa niet alleen tegenover een wereld van continentale imperia, van Vladimir Poetins Rusland tot Donald Trumps Verenigde Staten en Xi Jinpings China, maar loopt het ook een reëel risico een vazal van Amerika te worden.

Dat is duidelijk geworden na de eenzijdige concessies die aan Trump zijn gedaan op het gebied van defensie-uitgaven en handel, en na de acceptatie van een ondergeschikte rol in de omgang met de oorlog in Oekraïne. Bovendien is de rol van de EU in conflicten buiten onze grenzen grotendeels irrelevant, van Gaza tot Nagorno-Karabach, hetzij door een gebrek aan geloofwaardige internationale status, hetzij door een gebrek aan eenheid.

Binnen de EU heeft de tweede Commissie-Von der Leyen, paradoxaal genoeg, stappen gezet om elementen van de Green Deal – het vlaggenschipproject van de eerste Commissie – terug te schroeven. Dat gebeurt alsof de urgentie van klimaatverandering niet is toegenomen.

Daarnaast presenteerde ze een teleurstellend Meerjarig Financieel Kader, zonder significante verhogingen, waarbij het cohesiebeleid deels werd opgeofferd om nieuwe prioriteiten, zoals defensie en onderzoek, te financieren.

Ondertussen is de eurosceptische en eurofobe populistische extreemrechtse beweging, vrienden van Poetin en Trump, nog nooit zo sterk geweest in de lidstaten en de EU-instellingen.

Puur transactioneel

De huidige EU-leiders lijden onder een gebrek aan langetermijnvisie, leiderschap, eenheid en institutionele capaciteit. Voorlopig lijkt een onwaarschijnlijke alliantie van Trump-sympathisanten en nostalgische atlantici de Europese Raad en de Commissie te domineren. De tot nu toe overheersende lijn bestaat erin de Amerikaanse president te vleien en te paaien, in de hoop de schade te beperken, terwijl we daarmee juist onze politieke, strategische en zelfs economische afhankelijkheid van Washington vergroten.

De strategie werkt nauwelijks, want voor Trump binden contracten alleen de andere partij, nooit hemzelf. Instemmen met het uitgeven van 5 procent van het bbp aan defensie en het kopen van meer Amerikaanse wapens en aardgas heeft zijn inzet voor collectieve veiligheid niet vergroot, noch strafheffingen voorkomen, noch de steun aan Oekraïne versterkt.

Het is grotendeels een puur transactionele aangelegenheid geworden, gebaseerd op het bevorderen van Amerikaanse economische belangen – van mijnbouwcontracten tot wapenverkopen – en op toeval. Paradoxaal genoeg verhindert het gebrek aan serieus engagement van Poetin om een onderhandelde regeling te starten Trumps poging om een deal op Moskous voorwaarden af te leveren.

Het zou inmiddels duidelijk moeten zijn dat Trump niet onze bondgenoot is en dat ook nooit zal worden. Trumps Amerika vormt een enorme geopolitieke, economische en culturele schok voor Europa.

Vetocratie

Toch is het niet onvermijdelijk om een Amerikaans protectoraat te worden. Er bestaat een alternatief pad, mede gezien de algemene verontwaardiging in de publieke opinie over de concessies en vernederingen die we meemaken.

Het versterken van een pro-Europese meerderheid in de drie instellingen, en met name in het Europees Parlement, zou de koers kunnen veranderen: weg van vazallisering naar de zelfbeschikking over ons lot.

Het Parlement heeft de constitutionele rol om de Commissie te controleren en een nieuwe koers te eisen, aangezien het de macht heeft haar weg te stemmen. Om te beginnen heeft het de bevoegdheid om de verlaging van de tarieven op Amerikaanse producten te blokkeren – een maatregel die zeker populair zou zijn bij de kiezers. Het zou die moeten gebruiken en zo laten zien dat Europa in staat is zich tegen chantage te verzetten.

Bovendien moeten we onze politieke unie versterken, om de vetocratie te overwinnen die Viktor Orbán in staat stelt de militaire hulp van de EU aan Oekraïne te blokkeren en ons eigen defensiesysteem opbouwen. Een systeem dat niet afhankelijk is van de VS en dat angst kan inboezemen in het Kremlin.

Ook deze beslissingen zouden populair zijn bij de meeste EU-burgers. Zoals Mario Draghi zei, zullen we geen geopolitieke macht zijn louter door onze concurrentiekracht en interne markt te herlanceren. We moeten een federale unie worden die niet wordt beperkt door unanimiteitsvereisten of door een gebrek aan bevoegdheden in buitenlands en veiligheidsbeleid.

Coalition of the willing

Leidende lidstaten zouden het initiatief moeten nemen om onmiddellijk een proces te starten om de gemeenschappelijke defensieclausule te activeren en de verdragen te hervormen, in alliantie met het Parlement, dat de begrotingsmacht heeft. Anders zou een coalition of the willing een nieuwe Europese defensiegemeenschap moeten lanceren met een parlementaire en fiscale dimensie, open voor alle lidstaten die willen deelnemen.

Als we wachten op de volgende crisis om moeilijke beslissingen te improviseren, loopt Europa het risico als politiek project te sterven.


ARTICLE TEXT IN ENGLISH (POLITICO)

It should be clear by now that Trump isn’t, and never will be, an ally

Becoming a U.S. protectorate isn’t inevitable — especially given increasingly indignant public opinion over the series of concessions and humiliations we’re witnessing.

Josep Borrell Fontelles is the former EU high representative for foreign affairs and security policy. Guy Verhofstadt is a former prime minister of Belgium and president European Movement International. Domènec Ruiz Devesa is a former MEP and president of the Union of European Federalists.

It’s become tradition for pro-Europeans to chart their political course from Ventotene, where Altiero Spinelli wrote the manifesto “For a Free and United Europe.” Recalling that spirit has never been more urgent than it is now.

Our union appears dangerously fragmented and weak, stuck in a hostile internal and external environment. Home to just 5 percent of the global population and a widening economic gap with other major powers, Europe isn’t just facing up to a world of continental empires but is at real risk of becoming America’s vassal.

This became apparent after the nonreciprocal concessions made to U.S. President Donald Trump on defense spending and trade, as well as Europe’s acceptance of a junior role in handling the war in Ukraine. Moreover, from Gaza to Nagorno-Karabakh, the EU’s involvement in conflicts abroad has become largely irrelevant, either due to its lack of credible international standing or unity.

Domestically, European Commission President Ursula von der Leyen’s second term has been counterintuitively marked by the undoing of the Green Deal — the flagship project of her first term — as if climate change isn’t getting worse. The Commission has also proposed an underwhelming Multiannual Financial Framework with no real increase, thus sacrificing cohesion policy to new priorities in defense products and research. Meanwhile, the Euroskeptic and Europhobic populist far right has never been stronger in member countries or EU institutions.

The current EU chiefs suffer from a lack of long-term political vision, leadership and unity.

For now, an unlikely alliance of Trump sympathizers and nostalgic Atlanticists appear to be dominating both the European Council and the Commission. Thus, the prevailing line has been to flatter and appease the U.S. president in the hopes of damage control, in turn fostering our political, strategic and even economic dependency on Washington — and it’s hardly working.

For Trump, contracts only bind the other party — not him. And far from avoiding punitive tariffs or strengthening his support for Ukraine, agreeing to spend 5 percent of GDP on defense and buy more U.S. weapons and natural gas hasn’t even increased his commitment to collective security. Instead, from minerals deals to weapons sales, this has largely become a purely transactional affair based on advancing U.S. economic gains — and luck.

Paradoxically, the lack of serious engagement from Russian President Vladimir Putin in starting a negotiated settlement is preventing Trump’s attempted delivery of a deal on Moscow’s terms.

It should be clear by now that Trump isn’t, and never will be, an ally. His America constitutes a huge geopolitical, economic and cultural shock to Europe. But becoming a U.S. protectorate isn’t inevitable — especially given increasingly indignant public opinion over the series of concessions and humiliations we’re witnessing.

There is an alternate path. A reinvigoration of a pro-European majority in the bloc’s three institutions — particularly the European Parliament — could still lead to the self-determination of our destiny. The Parliament has the constitutional role of controlling the Commission and could call for a new direction, as it holds the power to censure it. For a start, the Parliament could block the reduction of tariffs on U.S. products — a move that would surely be popular with voters and would signal that Europe’s readiness to stand up to blackmail.

Furthermore, we need to strengthen our political union, overcome the veto-cracy that allows Hungarian Prime Minister Viktor Orbàn to block the EU’s military assistance to Ukraine, and build our own defense system — one that isn’t reliant on the U.S. and can instill fear in the Kremlin.

Once again, these decisions will be quite popular with most EU citizens. As former European Central Bank President Mario Draghi said, we won’t be a geopolitical power just by relaunching our internal market and competitiveness agenda. We need to become a federal union that isn’t constrained by unanimity requirements or a lack of proper competencies in foreign and security policy.

Leading member countries should immediately take the initiative to start activating its common defense clause and reform the Treaties in alliance with the Parliament, which holds the power to veto the budget. Otherwise, a coalition of the willing should launch a new “European Defense Community” with a parliamentary and fiscal dimension, and is open to all member countries interested in joining.

If no action is taken, and we wait for the next crisis to improvise on hard decisions, Europe as a political project risks dying.


ITA VERSION

Federazione europea o vassalli nazionali

La nostra Unione appare frammentata e debole in un contesto interno ed esterno ostile. L'America di Trump rappresenta un enorme shock geopolitico, economico e culturale per l'Europa. Tuttavia, diventare un protettorato americano non è inevitabile.

Riprendere lo spirito del Manifesto di Ventotene per un'Europa libera e unita non è mai stato più urgente. La nostra Unione appare frammentata e debole in un contesto interno ed esterno ostile. Con appena il 5% della popolazione mondiale e un divario economico crescente con le potenze mondiali, l'Europa affronta un mondo di imperi continentali, dalla Russia di Putin alla Cina di Xi Jinping. E corre il rischio di diventare vassalla dell'America di Trump, come mostrato dalle imposizioni sulla spesa per la difesa, i dazi e il commercio, e la subalternità rispetto all’invasione russa dell’Ucraina. Gli europei sono irrilevanti nei conflitti da Gaza al Nagorno-Karabakh, per mancanza di unità politica.

A livello interno, la seconda Commissione von der Leyen sta demolendo il Green Deal, il progetto di punta della prima, come se il cambiamento climatico non stesse peggiorando. Ha presentato un Quadro Finanziario Pluriennale deludente, senza un significativo incremento di risorse. L'estrema destra populista euroscettica ed eurofobica, amica di Putin e Trump, non è mai stata così forte negli Stati membri e nelle istituzioni dell'UE.

Le leadership nazionali ed europee non hanno una visione politica a lungo termine. Mancano leadership, unità e capacità istituzionale. Per ora, un'improbabile alleanza tra simpatizzanti di Trump e nostalgici atlantisti sembra dominare il Consiglio europeo e la Commissione. Pertanto, la linea prevalente è di adulare e compiacere Trump, sperando di limitare i danni, alimentando la nostra dipendenza politica, strategica e persino economica da Washington. Ma non funziona, poiché per Trump i contratti vincolano solo la controparte, mai lui. Accettare di spendere il 5% del PIL per la difesa e di acquistare più armi e gas naturale dagli Usa non ha aumentato il suo impegno per la sicurezza collettiva, né ha evitato dazi punitivi, né ha rafforzato il sostegno all'Ucraina. Paradossalmente, solo la mancanza di un serio impegno da parte di Putin nell'avvio di un negoziato sta impedendo a Trump di raggiungere un accordo alle condizioni di Mosca.

Ormai dovrebbe essere chiaro che Trump non è, e non sarà mai, un alleato. L'America di Trump rappresenta un enorme shock geopolitico, economico e culturale per l'Europa. Tuttavia, diventare un protettorato americano non è inevitabile, anche grazie all’indignazione dell'opinione pubblica per le umiliazioni subite. Esiste una via alternativa. Il rilancio di una maggioranza europeista nelle tre istituzioni, e in particolare nel Parlamento europeo, potrebbe cambiare rotta, passando dal vassallaggio all'autodeterminazione del nostro destino. Il Parlamento ha il ruolo costituzionale di controllare la Commissione e di chiedere una nuova direzione, poiché detiene il potere di censurarla. Ha il potere di bloccare la riduzione dei dazi sui prodotti statunitensi, una mossa sicuramente popolare tra gli elettori. Dovrebbe usarlo, segnalando così che l'UE è in grado di resistere al ricatto.

Soprattutto, dobbiamo rafforzare la nostra unione politica, superare l’unanimità, la vetocrazia che consente a Orbán di bloccare l'assistenza militare dell'Ue all'Ucraina e la creazione di un sistema di difesa europea, non dipendente dagli Stati Uniti e che possa deterrere il Cremlino.

Come ha affermato Draghi, non saremo una potenza geopolitica basata solo sul rilancio della nostra competitività e del mercato interno. Dobbiamo diventare un'unione federale non paralizzata dall’unanimità o dalla mancanza di poteri adeguati in politica estera e di sicurezza. Gli Stati membri dovrebbero immediatamente attivare la clausola di Difesa Comune e riformare i Trattati, in alleanza con il Parlamento che detiene il potere di veto sul bilancio. Se non si riuscisse, gli Stati disponibili dovrebbero lanciare una nuova "Comunità Europea di Difesa", con una dimensione parlamentare e fiscale, aperta a tutti gli Stati membri interessati. Se si aspetta semplicemente la prossima crisi, l'Europa rischia di morire come progetto politico.

* Josep Borrell Fontelles, ex Alto rappresentante dell'UE per gli affari esteri e la politica di sicurezza

Guy Verhofstadt, ex Primo Ministro del Belgio, Presidente del Movimento Europeo Internazionale

Domènec Ruiz Devesa, ex eurodeputato, presidente dell'Unione dei federalisti europei

Roberto Castaldi, Segretario generale del Movimento Federalista Europeo

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